Hélios Azoulay "Juste avant d'éteindre"
Roman
Editions Du Rocher
Paru le 25 Août 2021
140 pages
Résumé:
Mon avis:
"Il a failli s'effondrer mais il s'est souvenu de la haine"
L'histoire s'ouvre sur un convoi de juifs dont le narrateur fait partie. Des vieux, des enfants, des hommes et des femmes prêts à rejoindre un ghetto. Il est musicien compositeur et ne vit que pour la musique. Alors dans cet enfer, où les Hommes sont traités comme des animaux, où l'on te dépouille de tout... Que reste-t-il? Les souvenirs qui hantent? L'espoir qui fait vivre? Les larmes qui coulent? La mort qui serait moins douloureuse? Rester un homme, un humain coûte que coûte, écrire sur des petits bouts de papier... "Juste avant d'éteindre"...
"Ici fourmille un peuple qui se dissout dans son brouillard"
La première chose que l'on remarque dans ce livre c'est l'écriture tantôt poétique, tantôt cynique voire assassine qui nous entraîne au coeur de l'Histoire et de la barbarie, dans ces moments durs et indicibles. Les chapitres sont courts et les mots couchés sur le papier sont parfois succincts, quelques phrases, quelques pages. On navigue entre moments de folie et raison, entre rêve et réalité, entre abattement et regain de vie.
"Et il faut survivre. Ici. Dans cette brocante perpétuelle"
C'est un livre inqualifiable et atypique qui mérite d'être découvert. C'est grinçant et parfois loufoque (Le narrateur rencontre la grand-mère d'Hitler...) comme pour palier à l'horreur du moment. On passe du rire, au sourire, à la colère, au dégoût. J'ai aimé le pouvoir de la musique et de l'écriture face à l'ignominie. C'est un roman qui ne peut laisser indifférent, empli d'humanité dans un monde qui en est dépourvu, qui touche et remue grâce à l'originalité d'écriture d'Hélios Azoulay! À lire par tout ceux qui aiment cette période de l'Histoire et qui cherchent un roman différent sur le sujet.
À bientôt,
Elodie
"notre passage repose dans le feu de nos empreintes"
" Si quelqu'un m'a vu ici, il racontera peut-être un homme en train de courir après une pauvre feuille de papier que le vent s'amuse à exiler. Je les ramasse toutes. Je les déchire minutieusement, et j'en garde un petit fragment.
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