Stephanie Land "Maid"

 

Récit/Témoignage

Globe

Paru le 07 Octobre 2020

320 pages

Résumé:

Il est arrivé qu’un écrivain devienne femme de ménage.

Pour vivre de l’intérieur une condition sociale qui n’était pas la sienne, et pouvoir témoigner, dénoncer les conditions de travail indignes, les horaires inhumains, mettre sa plume au service de celles que personne n’écoute.

Ce fut le cas de Florence Aubenas, et de Barbara Ehrenreich qui signe la préface de ce livre.

Mais il arrive – plus rarement – que ce soit l’inverse.

Qu’une femme de ménage devienne écrivain.

Au début de ce récit, Stephanie Land est la mère d’une petite fille de deux ans et, pour vivre, elle nettoie des maisons auxquelles elle s’amuse à donner des noms romanesques : la Maison du Clown, la Maison Porno, la Maison Triste, la Maison de la Femme qui entasse…

À la fin, sa fille a sept ans et s’apprête à lui sauter au cou pour la féliciter : Stephanie va recevoir son diplôme de création littéraire de l’université de Missoula. Montana.

Entre les deux, Stephanie a briqué, balayé, frotté, rangé, et vu l’envers du décor de l’Amérique triomphante. Elle a aspiré la poussière chez les autres, et aspiré à devenir quelqu’un d’autre.

Elle raconte.

Mon avis:

Après sa séparation, Stephanie (l'auteure) se retrouve seule à élever sa fille Mia dans la ville de Port Thousend dans l'Etat de Washington. Elle plonge dans la précarité. Elle connaît les foyers, les logements sociaux, les aides alimentaires... Elle raconte surtout son boulot de femme de ménage (Maid) où elle nettoie la saleté des autres, témoin quasi invisible de la vie de ses clients. Elle donne des noms aux maisons dans lesquelles elle travaille: la maison triste, la maison porno, la maison du chef...qui en dit beaucoup sur leur propriétaire. Elle cumule les boulots et les heures pour subvenir aux besoins de sa fille. Et même s'il y a de belles rencontres, la vie est dure pour Stephanie... L'envers du décor de l'American dream... L'amour d'une mère ferait déplacer des montagnes mais jusqu'à quel point?

On met un pas dans le quotidien de cette mère célibataire ainsi que dans son passé. Honte, solitude, stress, désarroi, colère... C'est bel et bien le portrait d'une mère courageuse qui gère comme elle peut ses boulots, ses études, sa fille, la paperasse...et j'en passe! Son rêve de devenir écrivain ne l'a jamais quittée. La lueur n'est-elle pas au bout du chemin? Bref, ce récit, écrit avec humilité et simplicité, est un bel hommage à tout ceux qui luttent ou qui un jour ont lutté pour (sur)vivre. 

À bientôt,

Elodie

"Etre pauvre, vivre dans la pauvreté, s'apparentait sur bien des points à une forme de liberté surveillée, et manquer de moyens pour survivre à un crime."

Reiko Kruk-Nishioka 'Les libellules rouges" - Au chapitre

Roman Globe Paru le 14 Octobre 2020 222 pages Que sont devenus les rescapés et les survivants de Nagasaki ? Combien sont-ils encore ? Et surtout, qu'ont-ils à nous dire ? Longtemps, Reiko Kruk-Nishioka s'est tue. Aujourd'hui, après mûre réflexion, c'est par un récit romancé, écrit à hauteur d'enfant, agrémenté de dessins de sa plume, qu'elle a choisi de témoigner.

http://auchapitre.canalblog.com

Comments

[Alicia]

Tu m'as donné envie de le lire🥰

[Lemon]

Intéressant!